L’Âme Bleue de retour de son expédition hivernale au Nunavut

Après deux semaines dans le Grand Nord canadien, Laurent Marie et quatre membres de son association L’Ame Bleue sont de retour en France.

 Avec des températures extérieures entre -25 et -40°C et une eau à -2°C, l’aventure et les plongées en apnée se sont déroulées dans des conditions très extrêmes. Après avoir vu l’été en 2015, l’équipe de l’Ame Bleue a pu observer la saison hivernale et vivre au contact des Inuits.

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Pêche d’algues et de clams avec les villageois, plongée le long des icebergs, initiation à la plongée pour les enfants Inuits sans oublier d’achever le tournage du prochain film sur la pensée sauvage, l’expédition a été riche et ils reviennent avec une meilleure connaissance de l’Arctique et de son peuple Inuit.

 

Des plongées sidérales

Ils ont plongé tous les jours pendant dix jours entre 50 minutes et 1 heure maximum dans l’eau à -2°C. En apnée, Laurent Marie reste environ 2 minutes sous l’eau, ensuite il doit remonter et respirer de l’air à -35°C, c’est très engageant physiquement. « Au dessus, il y a la glace, la banquise et notre puits lumineux, les nuances de bleu sont extraordinaires. J’ai été envouté par la magie de l’hiver, les eaux limpides, cristallines avec une visibilité de plus de 40 mètres sous la banquise. C’était sidéral de plonger le long de l’iceberg emprisonné dans la banquise à -30 mètres. L’engagement et la difficulté sont là ! Il faut descendre, remonter et retrouver le trou à plus de 10 mètres de l’iceberg. On a l’impression de basculer dans un autre monde…»

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Un monde de glace

Laurent n’a pas hésité à plonger le long de l’iceberg. En surface, il monte à 12 mètres de haut et 30 mètres sous la banquise. A l’échelle de cet iceberg, la banquise n’est qu’une croute. « La glace vit, sous l’eau on entend des craquements forts. Un autre iceberg sur lequel nous aurions pu plonger s’est écroulé. Il faut toujours se rappeler que cet univers peut-être dangereux. »

En effet, l’environnement est très extrême, le froid assommant. Il faut apprendre à lutter contre par mesure de sécurité, et par survie. Ils n’avaient pas droit à la moindre erreur. « Le froid se glisse partout, jusque dans les os ».

Mais cette expédition a été au-delà des plongées en apnée… Laurent Marie et ses 4 équipiers ont vécu au contact des Inuits. Ils ont créé des liens avec les villageois. L’initiation à l’apnée a été un grand évènement à Qikigtuarjaq ! Même s’ils ont peur de l’eau et ne savent pas nager, quelques Inuits ont fait confiance à Laurent et son équipe pour s’immerger et ils en gardent tous un souvenir fabuleux. Cette dimension pédagogique, l’Ame Bleue souhaite la faire perdurer pour les prochaines expéditions.

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Jeudi 3 mars : journée mondiale de la vie sauvage, l’exemple des Inuits

Après ces moments de vie avec les Inuits, Laurent peut témoigner : « il y a des harmonies invisibles qui existent. Lorsqu’un ours rôde autour du village, les Inuits vont tout de suite le sentir, sans même le voir. Lorsqu’il s’agit de chasser le narval, ils anticipent leurs déplacements. Depuis la nuit des temps, ils s’imprègnent de la force des animaux et ont en eux une sorte d’intuition sauvage, c’est incroyable. »