LUNDI 25 FÉVRIER

Je me lève avant tout le monde et sors sur le pont. Contemplatif du monde qui m’entoure. Les glaciers craquent. Le grondement sourd rebondit de falaises en falaises… Un à un mes compagnons émergent et montent sur le pont. Porridge compact au petit déjeuner. Podorange nous quitte et retourne vers l’Amérique du Sud.

Pas de mise à l’eau ce matin. Nous allons randonner sur les hauteurs des glaciers environnants notre mouillage. Panoramas exceptionnels (encore). Les superlatifs nous manquent. Nous nous posons au sommet. Pas de vent, pas de mot. Contemplation. Le retour en glissade, sans luge, sur les pentes poudrées. Un stop pour prélever le plancton des glaces à flanc de colline. Retour à bord.

13h00. Décision collégiale de « sauter » le repas de midi, pour profiter au maximum de la lumière lors de la mise à l’eau. A la sortie du mouillage, nous observons une mère et son petit en pleine séance d’apprentissage. Un binôme à l’eau, à l’écart du cours maternel. Quelques apnées et images plus tard, nous reprenons la route vers la baie de Brabant, à quelques milles de là. A quelques encablures du voilier, un Mégaptère, une baleine à bosse, juvénile, fraichement sortie du joug maternel, se nourrit du Krill, abondant. Un autre binôme à l’eau. Timidement elle se rapproche, et prenant de l’assurance vient à notre contact. Deux de farandoles et de danses autour de nous, nous frôlant de nageoires. Elle vient à nous, joue autour et avec nous. L’élégance de sa danse nous subjugue, et laisse au second plan la Mer à O°, les doigts gelés, les pieds endoloris… Le froid n’existe plus. Nous goutons chaque instant de ce privilège qu’Elle nous offre. Une otarie vient participer à la fête et mêle ses arabesques aux nôtres moins gracieuses dans ce tableau aquatique.

baleine-antarctique

Nous remontons à bord et regagnons un mouillage sûr pour la nuit. Le repas de midi à lieu à 18h00…Fatigués, mais toujours bien éveillés par l’excitation de cette rencontre. Tout le matériel sèche sur la bôme et les haubans. Avant que le soleil ne se couche, nous partons à 4 faire le plein des jerricans d’eau douce, le long des glaciers fondant. La nuit tombe. Une partie de carte, des photos à traiter, tout le monde s’occupe jusqu’au repas du soir.

22h00 attablés autour d’une soupe arabe, nous prolongeons la soirée, heureux d’être sur le continent blanc…

Franck